Algonquienne,
d'ascendance sibérienne ...? |
Dans les articles, « Catherine Pillard Fille du Roi, Algonquienne d’ascendance sibérienne, née en France vers 1651… Où est l’erreur…? », publiés dans Le Chaînon vol. 25 No 3 et vol. 26 No 1 de la Société franco-ontarienne d’histoire et de généalogie (SFOHG), les auteurs recommandent fortement de compléter la lignée généalogique matrilinéaire de Sandra De Forge McGrath. Étant donné que les résultats des tests d’ADNmt de Sandra sont identiques à ceux de Nicole Boutin, John Croteau et Mark Godar, il est important de pouvoir valider sa généalogie comparativement à celles des trois autres.
On peut maintenant affirmer que nous avons finalement réussi à décrocher la clé de
l’énigme. Sa lignée nous amène à nouveau à l’aînée des filles de Catherine
Pillard, soit Catherine Charron-Ducharme, épouse de François Chagnon-dit-Larose.
Suzette Leclair, Algonquienne-Wendat
SFOHG
- Régionale de Toronto
suzette_qc@yahoo.com
Un de ces fameux blocages généalogiques
Dans un premier temps, nous avions réussi à remonter la généalogie de Sandra jusqu’à son arrière-arrière-grand-mère, Mathilda Ashley, mariée à Casimir Peter De Forge le 27 mai 1882 à Richmond, Vermont. Il reste toujours un chaînon manquant, soit le mariage de la mère de Mathilda, Marie Delphine Lucier/Lucia, originaire de St-Antoine-sur-le-Richelieu, qui épouse vers 1857, Édouard Dufresne, aussi connu sous le nom d’Edward Ashley par ses compatriotes américains.
Plusieurs généalogistes ont tenté de compléter cette généalogie, demeurée en suspens jusqu’à tout récemment, en recherchant ce mariage. Les recensements consultés confirment l’origine québécoise des personnes concernées ainsi que leur âge approximatif. Le tout correspond assez bien avec les informations retracées dans les autres documents fournis par Sandra. Toutefois, depuis le début de cette recherche généalogique, tout semblait indiqué que le patronyme français d’Edward Ashley était Asselin, une variante apparemment très fréquente en Nouvelle-Angleterre; conclusion prématurée qui a faussé les pistes des chercheurs, cela va sans dire
Parmi les documents fournis par Sandra se trouvent deux notices nécrologiques. Celle de son arrière-grand-mère « Delphine May » née De Forge, qui nous indique sa date de naissance à Waterbury, Vermont et le nom de ses parents : Peter & Mathilda (Ashley) DeForge.
La seconde notice attire particulièrement l’attention, puisqu’elle concerne le décès de Mathilda Ashley De Forge. En plus des quelques survivants de la défunte, on y fait la mention suivante : «Mme De Forge, née à Bedford, Qué, le 20 janvier 1865, était la fille d’Edward Ashley et de Delphine (Lucia) Ashley… ».
Nous arrivons enfin à un de ces fameux blocages: le mariage d’Edward Ashley et de Delphine Lucia est introuvable.
Le fil d’Ariane
Puisqu’il s’agit d’une lignée matrilinéaire, si le mariage est introuvable, il faut donc chercher la naissance mentionnée dans la notice nécrologique.
Les registres de la paroisse de St-Damien de Bedford dans le comté de Missisquoi, aux frontières du Vermont, débutent le 1er octobre 1869, donc Mathilde ne peut pas y avoir été baptisée. Comme il était possible qu’elle soit née au Vermont et baptisée au Québec, nous avons consulté les registres de Bedford et des différentes paroisses avoisinantes, de toutes dénominations religieuses, à l’aide du Drouin numérisé. Aucune trace d’une famille Ashley à cette période. Toutefois, à la paroisse Notre-Dame-des-Anges de Stanbridge du comté de Missisquoi, nous trouvons l’acte suivant où on peut lire : « le 5 mars 1865 a été baptisée Mathilde, née depuis le vingt Janvier, du mariage de Edouard Dufresne et de Adéline Lussier ».
(Source : Drouin - Notre-Dame de Stanbridge #0272 2729 – 1865/B32)
Surprise et déception évidemment, puisque nous recherchons Edward Ashley ou Édouard Asselin et non pas Édouard Dufresne. Le prénom de l’enfant concorde à la perfection de même que la date de naissance et le prénom du père. Quant au prénom de la mère, nous savons qu’il peut varier quelque peu, alors Delphine ou Adéline, on n’y regarde pas de trop près. Par contre, le nom de famille Lussier transposé à Lucia de l’autre côté de la frontière, ça va assez bien si on s’imagine la prononciation d’un tel patronyme à l’anglaise.
Après quelques minutes, nous avons réalisé que le patronyme Dufresne anglicisé pourrait fort bien être Ashley, il suffisait d’y penser, puisque l’arbre connu sous le nom de ‘fresne’ devient ‘ash’ en anglais. De ‘ash’ à Ashley, il n’y a qu’un pas à franchir et nous avons fait le saut… Nous tenons enfin notre fil d’Ariane!
Nous connaissons les dates de naissance approximatives d’Édouard et de Delphine/Adéline suite aux consultations de divers recensements, mais non le lieu ni la date exacte, sinon qu’ils étaient dits nés au Québec. C’est plutôt vaste comme territoire, aussi bien chercher une aiguille dans une botte de foin…!
Tout vient à point à qui sait attendre…
En désespoir de cause, nous avons donc demandé à Sandra d’obtenir de l’État du Vermont les certificats de décès de Delphine Lucia et d’Edward Ashley. Ces certificats contiennent parfois plusieurs détails intéressants, pas toujours tout à fait exacts, mais ils n’en demeurent pas moins des pistes non négligeables.
Les certificats établis en date du 28 janvier 2008 ne nous révèlent que très peu d’informations concernant Edward Ashley, décédé le 11 janvier 1888 à Duxbury, VT, âgé de 51 ans 8 mois 16 jours, né au Canada et fils de Nicholas Ashley et Margaret [Patronyme omis]. Aucune autre information n’apparait sur le certificat en question. Toutefois, si l’âge indiqué au décès n’est pas erroné, Édouard Dufresne alias Edward Ashley serait né le 26 mars 1836, quelque part au Québec. Pour le moment, nous n’avons pas réussi à retrouver l’acte de baptême d’Édouard, mais ce détail n’est pas essentiel pour atteindre notre objectif : chercher la femme sans se laisser distraire par le changement de nom de son mari.
Finalement, la lumière au bout du tunnel…
Parmi la multitude de détails contenus sur le certificat de décès de Delphine Lucia, épouse en 2e noces de Paul Germain, décédée le 17 juillet 1928 à Moretown, VT, âgée de 89 ans 1 mois 2 jours, on note qu’elle est née le 15 juin 1839 au Canada, fille de Louis Lucia et Friginne [Patronyme omis].
En partant de ce peu d’informations, nous avons consulté la base de données BMS2000. À noter qu’il faut parfois user d’imagination dans ce genre de recherches, et un flair de détective n’est jamais de trop.
En partant du nom du conjoint, Louis Lussier, nous sommes partis à la recherche d’un mariage avant 1839 avec une conjointe au prénom ressemblant à ‘Friginne’. La chance fut de notre côté quand le mariage de Louis Lussier et Euphrosine Bourgeois nous saute aux yeux. Ils se marient le 10 juin 1838, à St-Antoine-sur-Richelieu, comté de Verchères. Friginne et Euphrosine, ça rime quelque peu n’est-ce pas, si on essaie de prononcer le prénom d’Euphrosine à l’anglaise?
Le registre de 1839 de la paroisse de St-Antoine-sur- Richelieu confirme notre intuition: « Le seize juin mil huit cent trente neuf, je prêtre soussigné curé ai baptisé Marie Delphine née hier du mariage de Louis Lucier journalier de cette paroisse et de Euphrosine Bourgeois…».
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(Source : Drouin - St-Antoine-sur-Richelieu #1142b1468) |
On ne peut demander mieux puisque la date de naissance est absolument identique à celle mentionnée sur le certificat de décès de Delphine Lucia/Lucier. Cet acte de baptême nous fournit les informations essentielles pour nous permettre de remonter la lignée généalogique de Sandra De Forge McGrath.
Quand la science vient au service de la généalogie…
Le résultat du test d’ADNmt de Sandra McGrath est en tout point identique aux résultats de Nicole Boutin, John Croteau et Mark Godar, mentionnés dans les deux articles publiés dans Le Chaînon de l’Automne 2007 et l’Hiver 2008, concernant les origines de Catherine Pillard (Pillat/Plat).
Voici le résultat commun des tests d’ADNmt mentionnés précédemment :
Haplogroupe A:
HV 1 : 16223T, 16227C, 16290T, 16311C, 16319A, 16519C
HV 2 :
73G, 235G, 263G, 315.1C, 522-, 523- et 544T
Pour plus d’explications concernant la signification de ces résultats d’ADNmt, prière de se référer à l’article publié dans le Chaînon vol. 25 No 3 Automne 2007, pages 25 à 35.
Tableau de descendance matrilinéaire Catherine PILLARD (Pierre Charron dit Ducharme 1665-10-19 Montréal, Qc) |
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